Mémoires de Sokhona Sakiliba :
Je suis fille de Waly Cissokho et de Bobo Fofana. Je suis de même mère avec Kéba Cissokho, Lassana Cissokho et Goulo Cissokho. Mes demi-frères sont Bobo Cissokho, Asta Baldé (Bamako), Famara Cissokho, Hamath Cissokho, Mama Cissé, Bakéba Cissokho, Bocar Cissokho et Kédiakhou Cissokho.
Mes grands-parents étaient des agriculteurs. Mon grand-père s’appelait Cheikhou Fofana. A l’époque, il était un voisin de Doura Bobo Diallo, le père de Lamine Diallo, ancien sous-préfet. Lors d’une visite musclée des forces de sécurité, ils ont découvert dans les greniers de mon grand-père diverses variétés de céréales (mil, riz, mais, fonio).Depuis lors, c’est mon grand-père qui fournissait la ration alimentaire pour les détenus.
Mes premiers pas dans la coiffure
Autrefois je pratiquais la coiffure traditionnelle pour les femmes. Nous étions quatre (4) femmes à pratiquer ce métier à Kédougou. Il s’agit de Hawa Sylla, Mama, Doussou Sylla et moi-même Sokhona.
Je suis celle qui avait inventé le style de tresse « djokh maa dépense » (donne-moi la dépense) et le style de tresse « Modibo la touroundingwo ».Je ne dispose d’aucun album sur ces tresses traditionnelles. Pendant les cérémonies de mariage, je tresse toujours les jeunes mariées et aussi les élèves pendant les fêtes de fin d’année scolaire.
Mon engagement dans la restauration
Par la suite je me suis engagée dans la préparation des repas au cours des séminaires et autres manifestations sportives, culturelles (matchs de football, compétitions de théâtre, meetings…)
Dieu m’a très tôt mise en rapport avec des personnes aisées, des personnes de bonne volonté. A l’époque je peinais à joindre les deux bouts mais grâce à l’esprit de solidarité et au soutien des riches, je suis parvenue à gravir des échelons .Et ma situation précaire s’est améliorée. Je suis devenue le plus riche des pauvres.
A l’époque, je pouvais faire la cuisine pendant une semaine pour une centaine de personnes. Je n’étais pas payée pour faire ce travail. C’était moi qui m’occupais de la cuisine au CDEPS du temps de Bakary Sadiakhou, Oumar Danga Loum et Omar Séne. A l’époque, je faisais aussi la cuisine à la gendarmerie tous les 15 jours. J’étais aussi omniprésente dans les familles de Mbengue Agriculture et de Nar Diagne. Je remercie ces gens qui ont tout fait pour moi. C’est ainsi que j’ai nourri ma famille pendant plusieurs années.
Le sens de la solidarité
J’ai toujours été disponible pour servir ces gens qui ont exprimé leur solidarité envers moi. Je pilais leurs céréales, lavais leur linge, balayais la cour de leurs maisons et faisais la cuisine pour eux. En retour, ces gens me soutenaient bien. Quand je tombais malade ou un autre membre de ma famille était mal en point, ce sont des gens qui venaient exprimer leur solidarité vis-vis de nous. A mon tour pour leur exprimer ma reconnaissance, quand ces personnes recevaient des invités, j’étais présente. Je faisais la cuisine pour tout ce beau monde quel que soit le nombre. Parfois d’autres individus mal intentionnés et méchants ont tout essayé et ne sont jamais parvenus à me mettre en mal avec ces personnes qui me soutenaient.
La solidarité est très importante surtout entre un riche et un pauvre Lorsqu’un riche aide un pauvre celui-ci n’oubliera jamais ce soutien. J’avais de bonnes relations avec les autorités. J’ai même baptisé un de mes enfants au nom d’un ancien préfet de Kédougou.