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Tenkoto Bélédougou : Des burkinabés détruisent l’environnement, personne ne dit rien…

Les jolis paysages reconnus à la région de Kédougou sont en train de disparaitre sous l’action des orpailleurs. A Tenkoto Bélédougou plus de 40 ha de terres sont déjà dans un état pitoyable. Les burkinabés sont indexés.

C’est avec le cœur meurtri que nous avions appris la mauvaise nouvelle. Des centaines de burkinabés installés dans les environs du village de Tenkoto-Bélédougou sèment le chaos dans l’environnement. Aussitôt arrivés dans le village, les correspondants régionaux de presse se sont déployés sur les sites déclarés dévastés. M Bambo Cissokho, le chef de village a mis à notre disposition une équipe de tombouloumas (agents de sécurité dans les sites d’orpaillage) pour la visite de ces endroits.

 

Sur le premier site, c’est l’horreur. A perte de vue, des trous, puits béants et des monticules de sables se partagent l’espace. Seuls quelques rares végétaux ont pu pour l’instant résister à cette sauvagerie.

« Nous avons tout fait pour arrêter cette déforestation volontaire perpétrée par les burkinabés. Tous les jardins sont démolis, là où les gens du village n’osent ni couper d’arbres ni pratiquer de l’orpaillage, eux (les burkinabés) coupent les arbres, déterrent les racines, pour accéder au sol. Là, il y avait de grands manguiers, ils ont tout détruit. Ils sont nombreux ces burkinabés qui viennent s’installer dans la brousse pour faire de l’orpaillage.ils y font même travailler les enfants, dégradent  l’environnement. Personne ne leur a donné l’autorisation de s’installer dans ces lieux » a confié M  Serge Djiboune, tomboulouma à Tenkoto Bélédougou.

 

Son collègue M Alphousseyni Diallo a poursuivi dans le même sens en interpellant les autorités administratives à agir avant qu’il ne soit trop tard.

« Le chef de village nous a demandé en tant que tombouloumas de ne pas nous battre. Mais nous avons le devoir d’alerter encore les autorités pour que ces gens arrêtent de détruire notre environnement. Si l’or est terminé, on n’aura plus de lieux où cultiver. Ils ont détruit plus de 40 km.  Nous voulons simplement un soutien des autorités. Ces burkinabés arrivent dans le village et vont camper en brousse. Il y a des enfants de moins de 12 ans qu’ils exploitent dans ces lieux. Leurs comportements nous étonnent. Pourtant ils avaient été chassés par les gendarmes. Ils sont encore revenus. Nous ne voulons pas que le syndrome de Diyabougou se produise ici à Tenkoto Bélédougou. Nous ne voulons pas d’histoire» a-t-il souligné.

Poursuivant cette visite guidée, les reporters se sont également rendus sur le site de traitement occupé par les burkinabés. Très excentré du village, sur ce site, c’est encore un véritable désastre écologique. Une large et jolie vallée est en train de se transformer en mare d’argile sournoise. Gare à celui qui essaiera d’y entrer. En quelques minutes, il sera enseveli par la boue. Pire encore sur ce site, nous avons remarqué la présence d’enfants mineurs soulevant à peine des pelletées de roches susceptibles de contenir quelques pépites d’or. Personne ne se soucie de la fatigue, la poussière, la pollution sonore qui constituent quelques dangers auxquels sont exposés ces êtres fragiles.

Avec cette présence d’enfants mineurs « étrangers », l’Etat du Sénégal pourra-t-il seul éradiquer le travail et l’exploitation des enfants dans les sites d’orpaillage surtout dans le département de Saraya ?

En tout cas toutes nos tentatives d’avoir l’avis des burkinabés sur cette situation décrite et décriée par les habitants autochtones de Tenkoto Bélédougou ont été vaines.

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