En marge de la mission déployée par la Direction Régionale de l’Environnement et des Etablissements Classés (DREEC) de Kédougou dans le village de Kolia, la population a pointé un doigt accusateur sur Afrigold.
Guide de la mission et par ailleurs bras droit du chef de village de Kolia, M Kharifa Dansokho n’a pas hésité un instant a indiqué les endroits où l’environnement notamment les eaux se sentent menacées.
« Vous voyez cette rivière boueuse a été crée par la société Afrigold. Autrefois, c’est ici que nous puisons de l’eau à boire comme le fleuve se salissait en hivernage. Depuis 3 ans avec l’installation de la société Afrigold, l’eau de cette rivière n’est plus utilisable. La société a installée une station de pompage au bord du fleuve. Cette eau est conduite vers l’usine pour le lavage de l’or. De l’autre côté Afrigold utilise un chemin inverse à travers cette rivière pour évacuer l’eau déjà utilisée. C’est cette eau remplie de boue que vous voyez ici. Le niveau de la boue peut atteindre 2 m. Personne, ni aucun animal n’ose s’aventurer aux alentours de cette rivière. Il arrive que certains animaux sauvages ou domestiques restent prisonniers, enfoncés dans cette rivière boueuse en essayant de la traverser. Il a fallu que la jeunesse du village de Kolia se soulève pour qu’Afrigold réalise ce pont. Autrefois, nous faisions un grand détour pour nous rendre à Faranding » a-t-il confié.
Prise au hasard, de passage sur les lieux, Mme Mbawéré Sakiliba, une habitante de Kolia a conforté M Dansokho dans ses propos
« Cette rivière était pour nous une source de revenus. Nous pratiquions de l’orpaillage alluvionnaire dans le lit de la rivière. Les recettes tirées de cette activité nous permettaient de régler certains problèmes dans nos ménages. Avec toute cette boue dans cette rivière, nous ne pouvons plus rien faire. C’est un véritable manque à gagner pour nous »
Au regard de ces accusations, nous avons contacté la société Afrigold qui a donné son droit de réponse. En présence de son assistant M Boubacar Dangnokho, M Bara Diallo, le chef de l’Administration de la société Afrigold a rejeté ces accusations.
« Nous ne sommes pas encore arrivés à la phase de cyanurisation. Afrigold est en phase d’extension. Nous n’utilisons pas encore de produits chimiques. Ce que nous pratiquons c’est une forme d’orpaillage à grande échelle. Nous utilisons un système de gravitation qui fait uniquement le lavage et le broyage du minerai. Il y a un système qui nous permet d’évacuer l’eau. Cette eau parcourt un long chemin pour permettre aux particules lourdes de se stationner à certains endroits. L’eau qui retourne dans la Falémé est une eau pratiquement propre. Néanmoins, dans le système, nous sommes conscients des dégâts collatéraux causés par les eaux qui ruissellent et qui rejoignent notre système. Nous ne pouvons pas parler de pollution. L’eau du fleuve n’est pas stable. Elle peut changer de couleur et être polluée en amont. Il y a de grandes sociétés qui puisent aussi l’eau de la Falémé en amont. Nous allons de temps en temps organiser des patrouilles autour de nos installations pour vérifier ce qui s’y passe en temps réel. Nous irons vers une grande exploitation, l’étude d’impact environnementale est en cours » a précisé M Bara Diallo, le chef de l’Administration de la société Afrigold