Après l’étape de Kévoye, ce mercredi 24 mai 2023 la commune d’Oubadji a accueilli l’équipe du projet SEN RESILIENCE, porté par la Fondation Konrad Adenauer (FKA) et financé par l’Union européenne. Ainsi dans le cadre du renforcement de la résilience des populations et des acteurs face aux menaces de l’extrémisme violent, un forum communautaire a été organisé à Oubadji.
Un dialogue inter-religieux est déroulé à l’école élémentaire Ibrahima Sory Diallo d’Oubadji en présence des notables de la commune. M. Arinfo Bindia l’adjoint du maire d’Oubadji a encouragé le projet SEN RESILIENCE porté par la Fondation Konrad Adenauer (FKA) et fiancé par l’Union européenne. Ce qui constitue pour eux une source de motivation supplémentaire.
« Ce projet SEN RESILIENCE est destiné à renforcer la résilience des populations de la région de Kédougou face à la menace de l’extrémisme violent. Nous vivons ici dans le département de Salémata, dans la région de Kédougou dans un environnement avec plusieurs frontières. Il y a la frontière avec la Guinée et la frontière le Mali. Ce sont des pays qui souffrent depuis quelques temps d’une instabilité. Pour que cela ne se répercute pas au Sénégal, il faut prendre des dispositions. C’est dans ce cadre-là que nous avons initié ce projet SEN RESILIENCE qui est financé entièrement par l’union européenne. Nous avons associé trois partenaires : le MALAO (Mouvement Contre Armes Légères en Afrique de l’Ouest), l’UNIKS (Union Nationale des Initiatives Kédovines et Solidaires), le CHEDS (Centre des Hautes Etudes de Défense et de Sécurité) » a souligné Mme Ute Bocandé, Manager du projet SEN RESILIENCE.
Un sketch joué par la troupe Goorgorlou a servi d’ imprégnation qui a très tôt permis aux participants de comprendre le but de cette rencontre. Ce sketch démontre la nécessité du vivre ensemble entre ethnies ou voisins et comment surprendre un étranger illégal.
A la suite du théâtre, le public a évoqué des problèmes ethniques entre peulhs et Bassari, des conflits entre populations et agents du parc national du Niokolo Koba mais aussi entre populations et leurs voisins frontaliers de la guinée Conakry.
Mme Catherine Awa Boubane a elle aussi s’exprimé ses sentiments de satisfaction car c’est la première fois qu’elle assiste à ces genres d’activités à Oubadji.
« Nous sommes à Oubadji dans le cadre de la mise en œuvre du projet SEN RESILIENCE, un projet important pour préparer les populations sur les menaces qui existent allant dans le sens de l’extrémisme violent. La particularité de la commune d’Oubadji est complexe d’abord c’est une commune frontalière avec la guinée Conakry mais aussi avec le parc national du Niokolo Koba. Les populations sont entre deux influences et il faut les préparer à vivre et à garder la cohésion sociale. Ce malgré les menaces qui pèsent sur elles-mêmes. Il faut savoir qu’il y a deux communautés les peulhs et les bassaris qui sont ensemble dans cette localité. C’est un grand défi à relever, il faut garder cette cohésion sociale car sans la paix, on ne peut pas avoir un développement » a indiqué M. Cheikh Tidiane Cissé Coordinateur du mouvement contre les Armes Légères en Afrique de l’Ouest (MALAO) au niveau du Casamance de la région de Ziguinchor.
Par ailleurs, il s’est réjoui de l’intérêt exprimé par les communautés autour des problématiques soulevées au cours de ces échanges.
« Nous avons trouvé des populations qui sont conscientes des atouts que présentent leurs zones. Maintenant nous essayons d’établir des échanges. Nous sommes venus les écouter, ajouter des questions pour permettre de savoir si nous devions les former quelles seraient leurs préoccupations ».
Mme Ute Bocandé, Manager du projet SEN RESILIENCE est revenu à la charge pour apporter d’autres précisions : « Ici à Oubadji nous avons commencé le premier volet du programme. Le programme consiste en trois parties : une partie de sensibilisation, d’échanges, de dialogue pour renforcer la cohésion sociale entre les communautés, entre les populations et les forces de défense et de sécurité. Le deuxième volet renforcement des capacités des différents acteurs de la société pour qu’ils soient mieux impliqués dans le développement et la troisième partie ce sera des projets qui sont seront attribués à des groupes de femmes et de jeunes pour réduire la pauvreté pour qu’ils puissent participer au développement. Ce dialogue-là se déroule dans six localités Kévoye et Oubadji dans le département de Salémata ensuite Missira Sirimana et à Madina Baffé dans le Saraya et enfin Dindéfélo et Fongolimbi dans le département de Kédougou .Et vous voyez toujours que ce sont des zones frontalières ».