Ce mardi, 23 mai 2023, le projet SEN RESILIENCE porté par la fondation Konrad Adenauer a organisé un forum communautaire à Kévoye pour le renforcement de la résilience des populations face aux menaces de l’extrémisme violent.
Le projet SEN RESILIENCE est financé par l’union européenne. Cette activité a mobilisé toutes les deux communautés de la localité à savoir les peulhs et les Bassari.
En plus de présenter la fondation Konrad Adenauer, Mme Ute Bocandé, la chargée de programmes de ladite organisation, a apporté des précisions sur cet important projet.
« C’est la première activité régulière de SEN RESILIENCE. SEN RESILIENCE est un projet que la Fondation Konrad Adenauer a construit et qui est financé par l’union européenne. Nous avons comme partenaires de mise en œuvre le MALAO, le CHEDS et l’UNIKS. Il s’agit de renforcement de la résilience des populations de Kédougou face aux menaces de l’extrémisme violent, menaces qui existent dans certains pays de la sous-région et en l’occurrence dans la république du Mali qui vit des attentats et autres. La république sœur de Guinée est relativement fragile. Donc, ici à Kédougou dans le triangle avec les deux frontières, les populations sont exposées à certains dangers. Au Sénégal, nous avons une très bonne harmonie, une cohésion sociale. C’est une graisse qui est là mais qu’il faut toujours revérifier. C’est comme la démocratie mais pas un acquis. La démocratie comme la paix sociale n’est jamais acquise définitivement donc il faut toujours les soutenir et les raviver comme il y a les menaces externes ».
Gassimou Sy, le Maire de la commune de Kévoye a remercié la Fondation Konrad Adenauer pour avoir choisi sa commune étant frontalière avec la Guinée.
« Vraiment ce projet SEN RESILIENCE est venu à son heure. Ces échanges nous a permettent de comprendre comment vivre dans la cohésion sociale. C’est très important pour anticiper sur les conflits» a témoigné M Sy.
A travers un sketch, la troupe « Goorgorlou » montré à la population l’importance de la bonne cohésion entre les ethnies, et les risques liés à l’accueil de personnes étrangères dont on n’ignore la provenance.
Au-delà de ce sketch introductif, les communautés ont évoqué d’autres problèmes notamment les conflits entre éleveurs et agriculteurs (divagation), les mariages précoces, les mariages inter-religieux.
Mme Fatoumata Binta Diallo a attiré l’attention du public sur le rôle que doit jouer le chef de village envers les étrangers illégaux. Elle a aussi invité les uns et les autres à ne jamais sous-estimer autrui.
« Nous sommes à Kévoye pour débuter un ensemble d’activités qui constituent le plan de mise en œuvre de programme SEN RESILIENCE porté par la fondation Konrad Adenauer sur financement de l’union européenne. Nous avons décidé de démarrer par des dialogues communautaires sur la base des problèmes qui ont été élucidés par notre équipe locale. Nous ne faisons que poser le débat afin de ressortir les problèmes que vivent les communautés qui sont chargées de gérer leurs cités » a souligné M Youssou Badji, Coordinateur national de l’ONG Mouvement contre les Armes légères en Afrique de l’Ouest (MALAO).
Il reviendra à la charge pour ajouter : « Et en tant que consultant dans différents domaines, nous avons jugé opérationnel de démarrer avec des thèmes comme le vivre ensemble, la cohésion sociale et aussi de les initier aux techniques d’animation et de sensibilisation sur la base d’exemples vécus dans d’autres localités frontalières. Nous voulons aussi les emmener à s’ouvrir pour profiter à d’autres opportunités qui peuvent venir du dehors et qui peuvent faciliter la communication entre les différentes composantes de la population. Le mal qu’on vit nous tous dans nos pays Africains c’est qu’on attend tout de l’Etat.»
Mme Ute Bocandé, la chargée de programmes de la fondation Konrad Adenauer s’est réjouie du bon déroulement de cette première activité à Kévoye.
« A Kévoye nous avons trouvé une belle cohabitation entre les différentes communautés et religions. C’est important de faire savoir aux populations que ce n’est pas un acquis éternel. Il faut faire un effort en discutant afin de mieux préserver cette paix sociale ».