Au lancement de l’idée, l’Acte 3 de la décentralisation a suscité de nombreuses interrogations et réticences. Chez la plupart des personnes, les inquiétudes au sujet de sa pertinence et de son applicabilité ont été les sentiments les mieux partagés. Mais au lendemain des locales du 29 juin, cette nouvelle réforme territoriale, la troisième après celles de 1972 et de 1996, pourra se satisfaire de nouvelles mesures allant dans le sens de mieux accompagner les populations à travers la communalisation intégrale, les pôles régionaux de développement, pour n’insister que sur ces deux aspects. Et aujourd’hui avec son adoption, les regards restent tournés vers son impact. Sur ce, et à coup sûr, loin des regards «citadins» où il semble souvent être vide de sens et à bien des égards, l’Acte 3 reste pour le citoyen des profondeurs du Sénégal, une aubaine. A l’image de mes parents des contrées lointaines du Bélédougou (dans le Saraya), de Fongolimbi ou de Dindéfélo…, zones difficiles d’accès et dépourvues. Aujourd’hui disposer d’infrastructures diverses (à travers les mesures d’accompagnement avec la communalisation intégrale) est une épine de moins dans le pied. Voire une délivrance totale si ce n’est trop dire. Certes, la communalisation intégrale va permettre aux populations de ces zones, tout comme celles des autres terroirs du sud, du nord du pays, bref, des profondeurs du Sénégal, cantonnées et confrontées à d’innombrables difficultés à tout point de vue, de profiter directement de ce rapprochement d’avec les services sociaux de base, d’avec les institutions locales à caractère lucrative en terme de taxes, j’en passe. Tout au plus, cette nouvelle politique territoriale, à travers surtout des pôles de développement régionaux, s’inscrit dans une logique du maillage territorial. Mais aussi, dans une logique de mobilisation des efforts à la base qui doit impérativement constituer le levier du développement de notre pays. En clair, le désenclavement et le renforcement en infrastructures diverses de ces zones restent aujourd’hui une exigence et une opportunité sans commune mesure, pour améliorer le niveau de vie des populations; partant, faire profiter au pays, toutes les richesses dont regorgent ces endroits « perdus » à travers les pistes de productions, le désenclavement, une harmonisation des potentialités et richesses à l’échelle nationale, pour une gestion efficiente et efficace. Mais tout de même, l’Acte 3 devra aller de paire avec les mesures d’accompagnement qui siéent pour la réussite de cette nouvelle réforme territoriale. Autrement ces « nouvelles » communes seront laissées à leur propre et triste sort. Enfoncées davantage dans les entrailles de la pauvreté. Certes, le gouvernement s’est inscrit dans une dynamique de sensibilisation à travers des caravanes et a dit tout son engagement à œuvrer pour la réussite de l’acte 3 de la décentralisation. Mais le seul handicap restera, son manque d’appropriation par les populations, au-delà des la mise en place des mesures d’accompagnement. Toutefois, tout compte fait, l’Acte 3 reste une révolution à la base et pour la base, mais surtout un moyen de développement intégral du Sénégal. L’Acte 3 reste alors dans ce sens, un impératif pour le développement ! Amadou Diop