Mouhamadou Moustapha Thiandoum, sous-préfet de Bandafassi : « il n’y aura pas de quiproquo entre éleveurs et agriculteurs si…. »

En visite dans les champs de producteurs de riz encadrés par Bamtaaré service SA, le reporter du site echosdescollines.com a recueilli le point de vue de l’autorité sur les problèmes évoqués dans la commune de Bandafassi.
M le sous-préfet, à la suite de cette visite des champs, les producteurs se plaignent de la divagation du bétail, il y ‘en a qui sont prêts à tourner le dos à l’agriculture si cette situation perdure.
« Le grand problème de la commune de Bandafassi c’est la divagation du bétail. Il est établi que la divagation est un goulot d’étranglement par rapport à la production agricole. Nous avons pris des mesures idoines avec le chef de service départemental de l’agriculture. On ne peut pas cultiver son champ et le voir endommagé par les animaux. J’ai toujours demandé au chef de service départemental de l’agriculture de venir faire le constat de divagation. A la suite de ce constat, l’éleveur est obligé de payer. On ne s’arrête pas à cela, on va continuer à sensibiliser parce que pour avoir une bonne production agricole, impérativement il faut que les éleveurs acceptent de garder les animaux.
Les producteurs se plaignent également de lenteurs administratives dans le traitement des différends les opposant aux éleveurs
« En matière de divagation, il y a des principes à respecter. Il faut faire d’abord appel aux services techniques qui se déplacent pour faire le constat. Ils font ensuite un règlement consensuel. Si, les parties parviennent à s’entendre, le dossier est clos. Dans le cas contraire, on transmet le dossier à la justice. En général 5 cas sur 6 sont réglés à l’amiable. Quelque soit l’ambition des producteurs et quelque soit la volonté de Bamtaaré, il faudrait que les éleveurs acceptent de garder leurs animaux. Il est demandé aux éleveurs de mettre un berger derrière chaque troupeau le jour, la nuit de parquer les animaux dans un enclos. On demande également aux producteurs d’augmenter le temps de présence sur les parcelles. Si chacun fait ce qu’il doit faire, il n’y aura pas de quiproquo entre éleveurs et agriculteurs. Malheureusement dans la région de Kédougou, il ya des gens qui ne peuvent pas maitriser leurs animaux. Il y a des animaux qui n’ont pas de berger. A la limite ce sont des animaux sauvages difficiles à attraper. Il faudra mettre le focus sur les éleveurs pour qu’ils acceptent de parquer leurs animaux ».
Comment appréciez-vous le travail des partenaires comme Bamtaaré dans votre sous-préfecture ?
« Moi, je suis de ceux qui croient que les régions de Kédougou et Kolda ne sont pas en réalité des régions pauvres. Nous avons une très bonne pluviométrie, des semences de qualité et des terres en abondance. Ce qui reste, c’est le respect des itinéraires techniques. Or Bamtaaré est là pour accompagner tous les producteurs sur les itinéraires techniques. Aujourd’hui, s’il y a des rendements records, c’est parce que les producteurs ont suivi textuellement les recommandations de Bamtaaré service. Je pense que Bamtaaré devrait être félicitée, décorée pour services rendus aux producteurs. Il faudrait qu’il y ait une synergie entre les producteurs pour que les recommandations de Bamtaaré soient respectées.
Quels défis reste-t-il à relever dans votre circonscription administrative pour développer le secteur de l’agriculture ?
« Il faudra chercher assez de tracteurs. Quand il pleut dans certaines zones tracteurs risquent de s’embourber. Il y a des problèmes de commercialisation, des problèmes des moissonneuses. Il faudra continuer à accompagner les producteurs en matériels agricoles. L’Etat est prêt à accompagner les producteurs. Je voudrai également lancer un appel aux jeunes. Tout le monde ne peut pas travailler dans les bureaux. Il faut des éleveurs, des agriculteurs, des enseignants, des mécaniciens. Les jeunes qui n’ont pas eu la chance d’évoluer positivement dans les études doivent accepter de s’investir dans le Développement Agricole ».