Lesseyni Sy, président du conseil départemental de Kédougou: «Parvenir à sortir Kédougou des ténèbres et en faire un pôle de développement agricole et minier rayonnant»

Le Professeur Lesseyni Sy a estimé pouvoir s’appuyer sur l’Acte 3 de la décentralisation pour favoriser l’émergence de son département. Dans cet entretien, le tout nouveau Président du conseil départemental de Kédougou, issu de la coalition Benno Bokk Yakaar revient aussi entre autres, sur les autres leviers sur lesquels il compte s’appuyer pour y parvenir, sur les pôles régionaux de développement avec l’avènement de l’Acte 3 de la décentralisation et tire un bilan satisfaisant pour sa coalition au niveau local quant à leur participation aux élections locales du 29 juin dernier.
Entretien avec Amadou DIOP
M. Lesseyni Sy vous êtes élu président du conseil départemental de Kédougou. Quelle appréciation faites-vous de cette nouvelle confiance placée en vous?
«Tout d’abord, je rends grâce à Dieu et son prophète Mohamed (Psl). Je rends hommage à mes parents et à ma famille qui m’ont beaucoup soutenu. Je remercie mes pairs conseillers et les populations de Kédougou pour cette confiance placée en moi. J’espère être à la hauteur de cette mission pour relever les nombreux défis qui nous interpellent.
Dans cette nouvelle mission qui vous est aujourd’hui confiée, quels leviers comptez-vous activer pour développer le département de Kédougou qui connait quand même pas mal de difficultés?
Pour mener à bien cette mission, je compte sur les femmes qui sont déjà très entreprenantes, dynamiques dans les secteurs informels et primaires de l’économie locale. Je compte aussi sur les mouvements de jeunes pour donner une nouvelle impulsion au développement à travers les projets et programmes dans tous les secteurs de l’économie.Je compte également m’appuyer sur les services techniques départementaux pour mieux cerner et appréhender les problèmes et programmes de développement au niveau local.
Quelle sera la particularité pour Kédougou, sinon l’enjeu pour le département avec cette nouvelle réforme territoriale qu’est l’Acte 3?
Il n’y pas de particularité. Tous les départements sont logés à la même enseigne. L’enjeu pour Kédougou c’est de se service de cet outil qu’est l’acte 3 pour faire émerger le département.
Avec les atouts dont dispose la Région: la nature (tourisme et culture), la richesse des sols (pour l’agriculture), la richesse du sous sol (mines), la coopération décentralisée et les ressources humaines. Egalement en nous appuyant sur la volonté et la détermination de l’équipe dirigeante, nous devrions parvenir à sortir Kédougou des ténèbres et en faire un pole de développement agricole et minier rayonnant.
Qu’en sera-t-il des retombées de l’exploitation minière de l’or avec la départementalisation. Le département de Kédougou risque-t-il de tirer de moins en moins profit avec cette nouvelle réforme?
Déjà le département ne tirait pratiquement aucun profit de l’exploitation minière. Les effets dus à cette exploitation sont plutôt négatifs à cause de l’insécurité grandissante, de la prostitution galopante, de la dégradation de l’environnement, j’en passe. Maintenant avec cette réforme et le code minier qui est en élaboration, on espère qu’il y aura plus de visibilité dans le secteur des mines. Les nouvelles mesures prises récemment et qui consistent à la fermeture des sites d’orpaillage appelés traditionnellement « diouras» en vue de leur réorganisation sont salutaires.
Certains craignent qu’avec les pôles régionaux de développement annoncés que Kédougou ne soit la vache laitière du Pôle régional qui va tourner autour de Tambacounda. Qu’en pensez-vous?
Il n’y a aucune crainte à ce niveau. Les départements gardent une certaine autonomie et les pôles régionaux sont intégrateurs. Le monde d’aujourd’hui se développe à travers de grands projets d’intégration. Je crois que ces pôles régionaux sont plutôt avantageux et contribueront à un maillage pour un développement de nos départements respectifs.
Etes-vous sortis satisfaits des élections locales du 29 juin sur l’ensemble de la région ?
Dans l’ensemble je suis très satisfait des résultats obtenus par notre coalition même si on pouvait faire mieux. Avec nos alliés, la coalition Benno Bokk Yakaar a gagné les trois départements de Kédougou et les quatorze communes sur dix huit de la région. Le peuple c’est exprimer souverainement; il faut donc respecter cette volonté populaire. Maintenant les élections sont derrière nous, place au travail, aux actions et aux politiques de développement économique et sociale. Car les défis qui interpellent notre localité sont nombreux et importants.»