Lancement de la 25ème édition de la journée de l’enfant africain à Kédougou

En marge de la journée de l’enfant africain commémorée sous le thème : « 25 ans après l’adoption de la Chartre Africaine des Droits et du Bien-être de l’Enfant : accélérons nos efforts pour l’éradication des mariages des enfants », Mme Mariama Sarr, le ministre de la femme et de l’enfant dresse des chiffres inquiétants sur la situation des mariages précoces en Afrique et au Sénégal.
« La journée de l’enfant africain offre l’opportunité de perpétuer une tradition vieille de 26 et qui s’offre comme de forts moments de diagnostic et de plaidoyer. Le choix du thème de l’année est bien loin d’être fortuit car chacun d’entre nous peut interroger son propre vécu pour partager une histoire de mariage conséquence de l’enfant vivant dans son entourage quasi-immédiat. C’est dire que le phénomène est si prégnant qu’il tend à être banalisé comme une violation flagrante des droits et une partie manifestement attentatoire à l’intégrité physique et au développement psychoaffectif de l’enfant. Le caractère massif de ce phénomène est attesté par les données inquiétantes disponibles sur la situation des enfants actifs dans un ménage. Selon l’étude sur la cartographie du mariage en Afrique réalisée en septembre 2013, plus de 30% des filles sont mariées avant l’âge de 15 ans dans les pays en développement. En 2012, le fonds des nations unies pour la population faisait remarquer qu’une fille sur 9 dans le monde était mariée avant l’avant l’âge de 16 ans. L’Afrique enregistre le deuxième taux le plus élevé au monde en termes de mariage des enfants après l’Asie du sud. Au Sénégal, une compilation de données de l’EDS mixte jusqu’en 2014 montre que 16% des femmes âgées de 25 à 49 ans ont été en union avant 15 ans. De fortes disparités sont notées entre les régions. Si Dakar et Ziguinchor affichent un âge médian 22,4 ans les régions comme Kédougou, Kolda et Matam enregistrent des performances bien en deçà des normes africaines se situant respectivement entre 16,4 à Kédougou, 16,5 à Kolda et16, 7 Matam. Notre présence à Kédougou ne relève point du hasard. Au regard du nombre important d’enfants souffrant dans leur chaire, ces formes de pratiques sociales et culturelles néfastes, il est clair que notre pays reste plus que concerné par cette problématique qui appelle plusieurs défis à relever ».