Kédougou : virée dans les sites d’orpaillage, des femmes en quête d’autonomisation

Dans les sites d’orpaillage de Samécouta, si dur est ce travail d’exploitation artisanal de l’or, les femmes travaillent aux côtés des hommes. Elles s’affirment progressivement sous leur joug.
Mballou Dibassy
« Je travaille dans les diouras de Samécouta avec mon mari. S’il creuse, moi je faisais remonter le sable du fond des puits d’orpaillage. Constatant que ce travail était trop difficile pour une femme, mon mari a décidé de m’acheter un détecteur de métaux avec le peu d’argent qu’il a gagné. Depuis lors, je me débrouille avec cette machine. Ici, il y a beaucoup de gens qui n’ont pas de détecteurs de métaux. S’ils ont besoin de tester leur sable, ils m’appellent. Si le test est positif (s’il contient des pépites d’or), je partage les gains avec le propriétaire du sable. A chaque fois que je gagne de l’argent, je le verse à mon mari pour notre économie. En retour, il m’aide à régler certains de mes besoins personnels. Je n’exerce pas cette activité de mon propre gré, c’est juste parce que je n’ai pas d’autre chose à faire à Kédougou. je suis de Samécouta mais mariée à Kédougou. Comme, mon époux et moi n’avions pas pu trouver du travail à Kédougou, ensemble, nous avons décidé de venir tenter notre chance ici dans les placers de Samécouta. Notre sécurité est assurée par les tombouloumas, des personnes de bonne moralité, choisies par les orpailleurs et chargés de veiller sur les personnes et leurs biens. Si, j’ai des problèmes avec des gens, ce sont les tombouloumas qui viennent pour faire de la médiation. Durant ces 3 années de présence sur les sites d’orpaillage de Samécouta, mon époux et moi sommes parvenus à acheter 2 détecteurs, 2 motos entre autres Au début, j’avais commencé par ouvrir une boutique. Comme je ne pouvais pas ni allier ces deux activités ni confier la gestion de la boutique à une autre personne, j’ai décidé de me consacrer uniquement à l’orpaillage. En matière d’argent, il ne faut pas faire trop confiance aux gens ».