Les chauffeurs de Kédougou  menacent de paralyser le secteur du transport si les dispositions du règlement intérieur qu’ils  ont établi pour le choix des électeurs du président  de la gare routière ne sont pas respectées.

C’est au cours d’un point de presse tenu ce 6 avril 2014 que les chauffeurs de Kédougou ont crié leur ras-le bol pour fustiger les tentatives de violation des dispositions prévues dans le règlement intérieur qu’ils ont établi pour l’élection du nouveau président de la gare roulière.

« Auparavant, nous travaillions dans  l’informel. Nous avions compris que cela n’était pas profitable pour nous. C’est ainsi  que DSC08347nous avions pris les dispositions pour nous formaliser en élaborant un règlement intérieur. Ce règlement prévoit certaines dispositions pour devenir président de la gare routière. Pour être éligible à ce poste, il faut être un chauffeur natif et résident à Kédougou, être âgé entre 27 et 47 ans » a souligné M Pape Oumar Diallo, chauffeur.

Il ne faut pas violer notre règlement intérieur

Certains chauffeurs tentent aujourd’hui de contourner ces dispositions  en voulant s’imposer et  écarter une bonne frange des chauffeurs. Face à cette situation, ils sont plus que jamais déterminés à se faire entendre.

« Il y a un groupe qui veut diviser. Celui veut que seuls les chauffeurs détenteurs d’un permis à conduire « transport en commun »  élisent le président des chauffeurs. Nous pensons qu’il n’y a pas de différence entre les différences catégories de chauffeurs. Pour nous tout chauffeur titulaire d’un permis à conduire doit voter qu’il soit détenteur du poids lourd, du poids léger ou du permis transport en commun. Nous n’accepterons jamais de nous soumettre à la pression de n’importe quelle autorité que  ce sera. Nous exigeons à ce que tous les candidats soient des candidats résident à Kédougou » a ajouté M Pape Oumar Diallo, chauffeur.

Kédougou étant devenue ce qu’elle est aujourd’hui avec une augmentation sensible de la demande en déplacement. Occuper le poste de président de la gare routière aiguise beaucoup d’appétit.

Diviser les chauffeurs c’est semer la pagaille à Kédougou

« Si nos frères  chauffeurs  titulaires  de permis à conduire «  poids légers » ne votent pas c’est une manière de les écarter. Nous n’allons pas céder et sommes prêts à réagir autrement en paralysant le transport. Ils veulent semer la pagaille à Kédougou. On était DSC08350dans l’informel, nous avions voulu nous formaliser en établissant un règlement intérieur. On doit respecter toutes les dispositions prises par le gie kawral chauffeurs qui compte présentement 400 membres. Nous  sommes des chauffeurs compétents et jeunes. Nous  n’avons que la gare routière. Si, on exclut les autres catégories de chauffeurs au vote, il n’y aura pas de vote » a souligné M  Oumar Diallo, chauffeur.

Nous ne voulons pas sombrer encore dans la violence…

Moctar Diallo saisira le ballon au rebond pour mettre en garde l’opinion publique nationale sur les risques encourus avec l’organisation de l’élection du président des chauffeurs de la gare routière de Kédougou.

« Aujourd’hui nous ne sommes pas d’accord et nous ne serons jamais d’accord. On ne peut pas confondre la gare routière de Kédougou et celle des autres régions. Chaque gare routière doit être autonome dans l’élaboration de son règlement intérieur. Nous ne voulons pas sombrer encore dans la violence. On reproche toujours aux jeunes de Kédougou d’être des délinquants, des bons à rien, des alcooliques. Il faut qu’on nous les prérogatives de gérer nos affaires nous-mêmes, de nous affirmer dans ce métier que nous aimons tant. Nous sommes aussi compétents aussi capables de gérer nos affaires nous-mêmes. Nous voulons mettre fin à l’ingérence des autres dans nos affaires » a-t-il précisé.

Loin de toute idée de xénophobe, les jeunes de Kédougou  affirment avoir toutes les dispositions pour s’autogérer dans un esprit de Sénégal  pays  uni et indivisible. Place doit être accordée aux compétences locales. Reste à savoir si les autorités compétentes prendront les décisions nécessaires pour éviter tout débordement et tout  trouble dans ce secteur sensible de l’économie.

Adama Diaby 

 

 

Print Friendly, PDF & Email