Kédougou : Pondala entre dans la danse du tourbillon

Les jeunes de Pondala n’ont pas croisé les bras. Ce mardi noir, ils ont participé à leur manière aux manifestations suite à la mort de Yamadou Sagna tombé sous les balles des éléments de la douane.
Les jeunes de Pondala ont bloqué le pont situé à quelques encablures de leur village, un endroit stratégique. Ils y ont brûlé des pneus. Ce qui a empêché la mobilité des motos et voitures pendant quelques heures. Les manifestants ont confié quelques mots aux correspondants régionaux de presse.
Toumany Diala Cissokho, manifestant à Pondala.
« Nous avons fait cela pour soutenir le département de Saraya. Quand Saraya se soulève, Pondala ne doit pas rester sans rien faire .Nous demandons à l’état de nous donner un peu plus de liberté afin que nous puissions vivre sur nos terres paisiblement. Il n’y a pas de démocratie mais de ma mangeocratie. La mort de notre frère nous a fait très mal. Le comportement des douaniers ne nous plait pas. L’événement de Bokhody nous a beaucoup touchés ».
Moussa Keita, notable à Pondala
« Nous n’avons rien. Nous sommes pauvres. Les gendarmes et les douaniers sont des agresseurs par excellence. Il y a beaucoup de choses anormales qui se font dans le département de Saraya. Nous nous débrouillons un peu pour avoir de l’or. L’Etat ne veut pas notre bonheur. Si nous nous débrouillons, les forces de l’ordre prennent leurs fusils pour nous abattre comme des phacochères, des chiens. Ce qui s’est passé à Bokhody nous a tous touchés. Si le gouvernement pouvait faire cesser cette situation, cela nous plairait. Il faudrait que cela cesse »
Tombola Danfakha, Bembou
« L’Etat ne joue pas franc jeu avec nous. L’Etat ne joue pas pleinement ses rôles. L’Etat encourage, protège, les délinquants, les bandits de grand chemin. Il faudrait qu’on crée une rébellion pour qu’on puisse se faire respecter. Ce n’est pas normal ce qui s’est passé à Bokhody. Il faudrait que cette situation change ».