Ce jeudi 4 mai 2023 la chambre de commerce de Kédougou a abrité un atelier de restitution et d’échange sur les résultats d’une étude sur la perception du viol dans les régions de Dakar, Thiès, Diourbel, Ziguinchor et Kédougou.
C’est une initiative du collectif DAFADOY à travers son projet « Renforcer la mobilisation citoyenne contre les violences faites aux femmes à travers une concertation nationale » mis en œuvre en partenariat avec Osiwa.
Cette journée a réuni une quarantaine de participants dont des représentants des organisations de la société civile interrogées lors de l’enquête, les ministères concernés, les parlementaires et autres institutions étatiques concernées par la question.
Pour rappel au Sénégal, les femmes constituent plus de la moitié de la population par rapport aux hommes soit un pourcentage de 50,2%. Toutefois, en raison de leur sexe, les femmes sont souvent exposées ou sont l’objet de violences sous toutes leurs formes.
Les agressions à caractères sexuels constituent les formes de violences les plus répandues dont elles sont victimes. Ces violences sexuelles se déroulent soit dans la sphère publique soit dans la sphère privée y compris le cadre familial et causent d’importantes conséquences néfastes, préjudiciables à l’endroit des victimes et de leurs familles.
Pour endiguer et lutter contre la recrudescence de ces violences sexuelles, l’Etat du Sénégal, sous la houlette de la société civile, a d’abord adopté la loi n° 99-05 du 29 janvier 1999 modifiant certaines dispositions du Code pénal, avec la définition du viol et le durcissement de son régime.
La dernière réforme portée une fois de plus par les organisations de la société civile réunies autour du Collectif Dafadoy, est la loi 2020-05 criminalisant le viol et la pédophilie modifiant ainsi l’ancienne loi n° 65-60 du 21 Juillet 1965 portant code pénal, avec des chapitres visant à durcir la répression du Viol et de la Pédophilie avec des sanctions pouvant aller de la réclusion criminelle à la perpétuité.
Cependant, malgré le renforcement du cadre juridique protecteur avec l’existence de nouvelles lois, le phénomène perdure en détruisant la vie des personnes l’ayant subi.
Ainsi, engagé dans la lutte contre les violences faites aux femmes et aux enfants, le collectif DAFADOY à travers son projet « Renforcer la mobilisation citoyenne contre les violences faites aux femmes à travers une concertation nationale » qu’il met en œuvre en partenariat avec Osiwa a réalisé une étude sur la perception du viol dans les régions de Dakar, Thiès, Diourbel, Ziguinchor et Kédougou.
L’objectif principal de cette étude a consisté à faire une analyse situationnelle des violences, en étudiant les perceptions des populations sur le viol en générale et son impact sur les femmes et les filles en particulier afin de pouvoir contribuer au mieux à la mise en place de stratégies de lutte adaptées contre ce fléau.
Les résultats issus de l’étude et les recommandations avec les différents acteurs de la lutte contre les violences basées sur le genre ont été partagés afin de renforcer le travail de sensibilisation et de plaidoyer.
Des informations ont été fournies aux planificateurs et aux décideurs pour renforcer la dissémination de la loi criminalisant le viol et la pédophilie.
Pour mener à bien les stratégies de lutte contre les violences faites aux femmes un plan d’action a été défini avec les décideurs et les différents acteurs de lutte pour les droits humains.