Kédougou : Le poste de santé de Fongolimbi,…

 Sans de fonds de dotation, des recettes maigres, un personnel à motiver, des factures d’eau et d’électricité chères, dans une zone enclavée. Le président Macky Sall connait bien cette zone pour y avoir séjourné en tant qu’opposant à la recherche du pouvoir.

echosdescollines.com vous replonge au cœur des problèmes de santé des populations de Fongolimbi, nouvelle commune située à 2 km de la frontière avec la République de la Guinée Conakry

Le personnel du poste de santé se limité à 5 personnes. Il s’agit d’un dépositaire, d’une matrone, d’un tickettier, d’une infirmière, d’une personne de surface et de l’Infirmier Chef de Poste(ICP).Les Infections Respiratoires Aigües(IRA), le paludisme et les diarrhées restent les maladies les plus fréquentes dans la zone. Lescas de morsures de serpents et de chiens y sont également fréquents.

« En moyenne avant la Campagne de chimio prévention contre le Paludisme Saisonnier(CPS), au mois de juillet, nous avions enregistré  110 cas paludisme simple et 39 cas palu grave. Pour la période du 13 au 28 août, après la CPS  il y a moins de cas de palu. Nous avons seulement enregistré 20 cas de palu » a soutenu M Boubacar Diop, l’infirmier Chef de Poste de Fongolimbi.

Les « badienu gokh », les relais, les matrones entre autres se sont mobilisées pour la réussite de la récente Campagne de chimio prévention contre le Paludisme Saisonnier(CPS).

Pauvreté, qualité de l’eau…

« Ces maladies sont souvent liées à des problèmes d’hygiène et de qualité de l’eau. Les populations boivent l’eau des marigots malgré les séances de sensibilisation que font les relais font  la désinfection de l’eau par l’aquatab ou par l’eau de javel, du fait de la pauvreté, les populations n’ont pas les moyens de respecter ces consignes. Beaucoup de patients viennent nous solliciter pour des ordonnances dont ils n’ont pas les moyens d’acheter. Nous sommes obligés de les assister dans ce sens, même si nous sommes sûrs qu’ils ne pourront jamais rembourser ces dettes » a déploré l’ICP.

Ruée vers le poste de santé mais…

La gratuité  des consultations pour les enfants de 0 à 5 ans a créé une affluence au niveau du poste de santé.

« Maintenant parce que les consultations et les accouchements sont gratuits, j’arrive à consulter parfois une centaine d’enfants âgés de 0 à 5 ans. Dans chaque village-centre, nous avons une « badienu gokh » dans les villages centre. Chaque jeudi, jour de marché hebdomadaire, elles  viennent avec les femmes enceintes de leurs villages respectifs pour les besoins des Consultations Prénatales(CPN) » a précisé M Boubacar Diop, l’ICP de Fongolimbi.

Cette situation n’a fait qu’allonger la liste des difficultés dans lesquelles se meut le poste de santé de Fongolimbi. Et on peine à leur trouver à toutes des solutions. Ces difficultés ont pour noms, absence de fonds de dotation, cherté des factures d’eau et d’électricité, et absence d’ambulance.

Pas de fonds de dotation, des recettes faibles…

« Nous peinons à motiver les Agents de Santé Communautaire(ASC) avec cette politique de gratuité des accouchements et des consultations des enfants. Nous sommes obligés parfois de prendre des crédits au niveau du comité de santé pour motiver les ASC. Du fait de la pauvreté de la plupart des patients, le comité de santé ne reçoit pas  assez d’argent. C’est vraiment difficile et les fonds de dotation n’arrivent jamais. Depuis 2012, je n’ai pas reçu de fonds de dotation et on nous présente des factures d’eau de 50 000 FCFA et des factures d’eau de 17 000 FCFA» a souligné M Diop.

L’absence de motivation des bénévoles par le poste de santé est parfois compensée en partie par l’intervention de partenaires comme intra-health ,l’Association des Femmes de l’Afrique de l’Ouest (AFAO), Caritas et l’ong world vision  à travers des programmes de sensibilisation contre la tuberculose, le paludisme entre autres.

A Fongolimbi, l’électricité n’est disponible que de 16 à 00 h. Au delà  de cette période, le personnel utilisait des torches pour consulter les malades. C’est pourquoi, l’ong World vision a octroyé des panneaux solaires au poste de santé de Fongolimbi

Une zone frontalière, enclavée et sans ambulance

L’enclavement de la zone ne facilite pas les déplacements. Le tricycle offert à l’époque par l’ong WAHA n’a fait que deux semaines avant de tomber en panne suite à un accident. Depuis lors, le poste de santé de Fongolimbi ne dispose d’aucun moyen pour l’évacuation des malades. La situation frontalière de Fongolimbi pose souvent une question d’insécurité, c’est pourquoi, le personnel de santé court  souvent des risques en tentant des interventions à certaines heures. A cette situation s’ajoute, la persistance de certaines croyances populaires qui pousse les populations à consulter d’abord les « charlatans » et les tradi-praticiens avant de se rendre  au poste de santé souvent avec beaucoup de complications.

Une nouvelle infrastructure pour le poste de santé…

Grâce à l’appui d’un partenaire espagnol,le poste de santé de Fongolimbi a vu la construction d’une nouvelle infrastructure qui servira de maternité et salle d’observations. Les coûts de ces travaux sont estimés à 5,2 millions  dont 700 FCFA de contrepartie du comité de santé. Les travaux ont été supervisés par un comité de suivi mis en place et piloté par le Sous-préfet. Ce partenaire espagnol a également soutenu le poste de santé en lots de médicaments.

L’infirmier chef de poste compte sur le soutien d’autres partenaires pour la réhabilitation de l’ancienne maternité qui  pourrait servir de salles d’hospitalisation pour les malades.