Kédougou : Le PADAER et le P2RS montrent quelques résultats de l’accompagnement aux producteurs…

Le Comité Régional de Consultatif a effectué ce mardi 14 novembre 2017 une mission de suivi des réalisations du PADAER et du P2RS sur les sites rizicoles de Dar Salam et de Sambangara. M Abou Sow, Adjoint au Gouverneur chargé des Affaires Administratives a conduit cette mission.
La première étape de cette mission a conduit la délégation à Dar-Salam. Après les « salamalecs » usuels, la délégation s’est rendue sur le site exploité par l’union des producteurs de Dar Salam. Ce bas fond couvre une superficie de 40 ha. Ainsi, M Kandia Doumbia, le président de l’union des producteurs de Dar Salam a présenté à la mission le fonctionnement de son organisation et les appuis reçus
« L’année dernière notre union a produit 100 tonnes de riz marchand avec des rendements de 3 tonnes à l’hectare. Nous faisons ce travail grâce au soutien du maire de Dar Salam et des autres maires qui ont fait des délibérations nous permettant d’accéder aux terres que nous exploitons présentement. Dans la commune de Dar-Salam, nous sommes 6 GIE à évoluer dans la riziculture dans cette commune. C’est Bamtaaré service SA qui assure le suivi/encadrement sur le terrain. Chaque quinzaine, nous recevons également le Service Départemental du Développement Rural. Nous remercions le sous-préfet qui nous a toujours ouvert ses portes ».
Il reviendra à la charge pour faire part des principales doléances des producteurs.
« Cette année, la pluie n’a pas été suffisante. 70% des producteurs ont récolté. Grâce à la contribution du PADAER, nous avions pu obtenir de l’Etat un tracteur Autrefois, nous battions le riz avec nos mains. Grâce au P2RS et au PNAR, nous avons pu bénéficier de batteuses. Il nous reste encore d’autres communes a servir en batteuse. Il s’agit des communes de Salémata Ethiolo et Oubadji. Notre souhait c’est avoir un deuxième voire troisième tracteur dans le département de Salémata. Le principal problème qui nous fait souffrir c’est celui de la divagation du bétail dans la zone de Salémata. Il faudrait que l’Etat et les maires nous aident à résoudre ce problème ».
Force est de reconnaitre que cette année, il y a eu cette une baisse de la pluviométrie. De 1700 mm de pluies enregistrées l’année dernière, cette année Salémata n’a enregistré que 1200 mm. Dans la plupart des cas, il y a eu un assèchement des cultures. Les producteurs ne pouvaient pas semer tôt à cause de la divagation du bétail. Il y en a qui ont commencé à semer vers mi-août .tous les maires ont eu a prendre des arrêtés. Il y a un fossé entre la volonté et ce qui se passe sur le terrain.
La divagation du bétail, une plaie contre l’émergence de l’agriculture…
Sur la question de la divagation, il a été révélé à la mission du CRC que le pire a été évité de justesse à Dar Salam. Un producteur n’avait pas hésité de faire justice soi-même en attaquant le bétail d’autrui. Il a fallu la médiation du président du conseil départemental pour régler ce conflit qui a failli dégénérer. Si rien n’est fait ce conflit latent lié à la divagation du bétail risque d’éclater un jour. Il faudrait que l’administration puisse trouver les moyens et stratégies pour circonscrire cette situation.
Face à toutes ces menaces entretenues par l’homme et au-delà des séances de sensibilisation et de médiation, M Malang Kidiéra, l’Inspecteur Régional des Eaux et forêts de Kédougou a préconisé la répression
« Les paysans sont aussi des éleveurs. Il faudrait que la sanction soit suffisamment lourde pour dissuader les gens. Le « Maslaha » (tolérance excessive) est fini(e). Si la sensibilisation ne suffit pas il faut taper dur. Quelques soit le précieux appui des partenaires, si la divagation persiste, on n’atteindra jamais les résultats escomptés. Les risques liés aux feux de brousse sont présents. Il faut sécuriser les récoltes ».
De façon modérée M Abou Sow, l’adjoint au gouverneur a saisi cette occasion pour formuler quelques recommandations
« Au delà des arrêtés, il faut organiser des CLD de sensibilisation dès le mois de mai. Il faut qu’il y ait des contraintes, des systèmes de fourrière. Les mairies ont beaucoup à y gagner. Sinon cette situation devient très grave. Il faudrait également procéder à un aménagement en zones de pâturage et en zones de cultures. C’est aux collectivités locales de prendre l’initiative pour la réalisation du Plan d’Occupation et d’Affectation des Sols(POAS) avec l’accompagnement de l’ARD et d’autres partenaires. La divagation a des conséquences dramatiques et sur l’économie et sur les relations sociales. Pour qu’il y ait ce climat social détendu entre les éleveurs et les paysans, il faudrait circonscrire la divagation. Nous, tous dépendons de l’agriculture »
La délégation s’est par la suite rendue dans le bassin rizicole de Sambangara.