Kédougou : Le meurtrier de Marie Armel Camara déféré au parquet ce mardi
La police vient de procéder au déferrement du meurtrier de Marie Armel Camara retrouvée morte en état de putréfaction avancée au quartier Trypano le 25 novembre dernier. Il passera sa première nuitée ce mardi 13 décembre 2016 à la citadelle du silence de Tambacounda avant d’être fixé prochainement sur son sort pour avoir ôté la vie de sa compagne, sa douce-moitié.
Pour rappel,le 25 novembre 2016, le délégué de quartier de Trypano saisissait le commissaire de police urbaine de Kédougou à propos de la découverte macabre d’un corps en état de décomposition avancée. Les éléments de la police judiciaire de Kédougou ont effectué le déplacement et ont par la suite demandé aux agents du service d’hygiène avant de procéder au constat. L’autopsie menée par Dr Foulaké Tandian a révélé qu’il n’y a pas de violence physique apparente sur le corps de la victime. Mais il avait constaté une fracture au niveau du nez et des saignements des narines.
Considérant cette mort comme suspecte, la police judiciaire de Kédougou a mis en branle des enquêtes de voisinage pour en savoir plus. Cela a permis de relever quelques indices qui ont conduit à un homme qui entretenait des relations avec la victime Marie Armel Camara. Ses voisins et parents ont tous reconnus que cette relation n’était pas sincère et se caractérisait par des bagarres fréquentes et houleuses. Ainsi l’exploitation des appels téléphoniques de la victime a permis à la police de géo localiser à Oubadji (Salémata) l’homme avec qui Armel entretenait des relations amoureuses.
Une enquête minutieuse a été menée
Quelques éléments de la police judiciaire se sont mis aux trousses du suspect en séjournant 3 jours durant à Oubadji avant de retourner bredouilles sur Kédougou. Malgré cela, la police a continué à mener ses investigations.
« A Mako, nous avons appris que le suspect venait régulièrement rendre visite à la victime qui était enceinte. Nous avons également appris que le suspect a menacé sa conjointe qu’il la tuerait si jamais elle tentait d’avorter. Le présumé avait aussi disparu avec un montant de 2,5millions qu’il devrait verser dans le compte de la famille Sall. Le 8 décembre, à 22 h, nous avons reçu un appel téléphonique nous renseignant que le suspect venait à Kédougou. C’est ainsi que nous avons procédé à des vérifications avec la SONATEL. Nous avions mis un dispositif aux alentours de son domicile tout en gardant l’heure de l’égalité. A 7h, il a été interpellé » a souligné le lieutenant Moussa Faye
Au premier interrogatoire, le suspect a rejeté d’un revers de mains tous les faits qui lui sont reprochés. Mais il a indiqué aux enquêteurs qu’il voulait fouiller le téléphone et le sac de la victime qui s’était opposée. Il s’en est suivi une altercation au cours de laquelle Armel avait piqué une crise. L’homme aurait laissé sa compagne souffrir jusqu’à perdre la vie. Il n’a fait aucun geste pour alerter les secours.
Exploitation des indices et confrontation des faits
Les éléments de la police se sont rapprochés de la famille pour plus de renseignements. Il est apparu qu’Armel n’a jamais piqué de crise depuis sa naissance et ne souffrait d’aucune maladie.
« Nous avons fait la confrontation entre les résultats de l’autopsie et les révélations du compagnon de la victime. Il s’est trouvé que ce dernier n’a rien fait pour tenter de sauver sa compagne qui gémissait. Il a pris la fuite au lieu d’informer la famille de sa compagne. Si on ne se limitait qu’à cela, il est condamnable pour non assistance de personne en danger. Nous avons réussi à récupéré 700 000 que nous avons restitué à la famille Sall-Sall. Nous l’avons déféré ce mardi 13 décembre 2016 au parquet de Tambacounda » a précisé le lieutenant Moussa Faye.
Il faut dire que depuis l’ouverture du commissariat urbain de Kédougou, c’est le troisième meurtre enregistré dans cette commune jadis paisible. Les éléments de la police continuent à veiller nuit et jour sur la sécurité des populations et de leurs biens en organisant des patrouilles nocturnes et diurnes un peu partout dans l’espace communal.