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Les orpailleurs sont réputés être de grands destructeurs de l’environnement, des gens qui tournent le dos à l’agriculture. M Kassa Kéita, le président du GIE Foukhaba de Bantaco demeure une exception à la règle. Il allie orpaillage et agriculture et se dresse contre la déforestation.

C’est sous un ciel menaçant que nous avons effectué le déplacement sur Bantaco, un des principaux sites d’orpaillage de la commune de Tomboronkoto. De façon intermittente, quelques fines gouttelettes de pluie tombaient du ciel au moment où nous quittions le domicile de M Kassa Kéita, président du GIE Foukhaba de Bantaco, par ailleurs conseiller municipal. A l’Est, à quelques encablures du village de Bantaco, au bord du fleuve, c’est avec plaisir que M Kassa Kéita a partagé avec nous ses nombreux projets dans son vaste champ.

 

« Nous sommes ici dans mon champ. Je voudrai montrer à l’opinion qu’il est bien possible de pratiquer l’orpaillage en ne délaissant pas l’agriculture. Nous pratiquions l’agriculture avant la découverte de l’or à Bantaco. Aujourd’hui encore nous continuons à pratiquer l’agriculture. Nous allions agriculture et orpaillage. Nous avons commencé avec l’agriculture, nous continuerons toujours avec l’agriculture. Il n’y a pas mieux que l’agriculture. C’est une activité qui n’empêche pas de pratiquer l’orpaillage. C’est grâce à l’orpaillage que j’ai pu faire beaucoup d’investissements dans ce champ. J’ai fait faire la clôture en grillage. Il est très important de réinvestir les revenus tirés de l’orpaillage dans d’autres secteurs comme celui de l’agriculture. C’est cela qui profitera à tous. Il ne s’agit pas de gagner des revenus dans l’orpaillage et les garder pour soi-même et pour en profiter seul. Nous ne regretterons jamais en réinvestissant les revenus tirés de l’orpaillage dans le secteur de l’agriculture. Un jour, nos propres enfants et d’autres personnes pourraient bénéficier des retombées. Je suis là pour exhorter mes frères orpailleurs à ne point délaisser l’agriculture ».

Il faut dire qu’en tant que président du GIE Foukhaba de Bantaco, bénéficiaire du projet Alliance pour une Mine Responsable (ARM), Kassa Keita et les autres membres dudit GIE ont acquis beaucoup d’expériences dans le cadre de l’exploitation minière responsable avec une meilleure préservation de l’environnement.

« J’ai planté 450 manguiers, 300 bananiers. Les bananiers sont en en train de donner des régimes. J’ai également semé du mais dans le champ. C’est ce qui empêche de voir clairement les différentes espèces plantées. J’ai aussi planté 300 pieds d’anacardiers qui sont en pleine croissance. Je n’ai jamais cultivé du riz. Mais cette année, j’ai expérimenté la culture du riz pour me rappeler de mon papa qui cultivait cette spéculation vers les années 1986. Si les résultats de cette expérience sont concluants, l’année prochaine j’emblaverai une superficie beaucoup plus grande ».

Grâce à son engagement et à sa volonté, M Keita poursuit la mise en œuvre des bonnes pratiques acquises durant tout le cheminement avec ARM.

« Mon intention est de devenir un modèle dans le cadre de la préservation de l’environnement par le reboisement. Je voudrai encourager et montrer à toute la population de Bantaco, la voie à suivre en matière de reboisement. Il y a de moins en moins d’arbres dans la brousse. C’est pourquoi, je voudrai faire de cet espace situé non loin des habitations, un champ-école. Cela pourrait susciter des envies, d’autres personnes suivront certainement mes pas » a confié M Kassa Keita.

Ce beau travail que M Keita est en train d’abattre à Bantaco n’est point sans difficultés.

 

« Nous cohabitons avec des gens de plusieurs nationalités. Parfois il y a des individus malintentionnés qui viennent voler mes matériels. Cela ne me découragera jamais. C’est pourquoi, très souvent je passe la nuit ici pour veiller sur mes investissements »

Armé de sa seule volonté, M Kassa Keita garde bon espoir d’être un jour à nouveau soutenu par les autorités ou par d’autres projets soucieux de la préservation de l’environnement.

« Je remercie le préfet, le gouverneur, toutes les autorités. Nous prenons ces initiatives sans beaucoup d’expériences. Nous leur tendons nos mains pour plus d’accompagnement dans le renforcement de capacités dans les secteurs de l’agriculture et de l’orpaillage traditionnel » a laissé entendre M Kassa Keita.

 

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