Kédougou : Découverte de Niagalan Comé

Kédougou : Découverte de Niagalan Comé

En tournée dans la région de Kédougou, les reporters de l’ACLJ/Kédougou et echosdescollines.com se sont rendus à Niagalan Comé, un village sénégalais situé à environ 800 m de la frontière avec la Guinée Conakry.

Au poste frontalier de Fongolimbi, le mot d’ordre est respecté « Frontière fermée ». Nous sommes soumis à un contrôle strict (pièce d’identification, carte de presse, motif et durée du séjour, destination,…). A moins d’un quart d’heure, nous voici à Niagalan Comé, un village sénégalais.

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Niagalan Comé, un village très proche de la guinée

Situé à environ 4 km à l’est de la commune de Fongolimbi et à 35 km de Kédougou ; le village Niagalan Comé a été fondé en 1890 par Manga Korka Diallo, un peulh originaire de la Guinée Conakry.

Cette juxtaposition de mots Niagalan et Comé  n’est pas hasardeuse mais est significative. Niagalan signifie  en peulh des épines longues et blanches. Comé est un endroit  où venaient les animaux pour lécher les  sols salés

« A l’époque Niagalan était un gros village avec des hameaux de cultures. Niagalan était composé de 184 chefs de carrés vers les années 1960. C’est à cause des difficultés d’accès à l’eau potable que certaines populations ont quitté le village. C’est l’exemple de Kafory et Lombel, Wassaya… Maintenant tous ces hameaux sont devenus des villages excepté Horéfello qui reste toujours un quartier de Niagalan » a témoigné Thierno Abbas Diallo.

Manga Korka fut le premier chef de village, il fut remplacé par Alpha Amadou Diouhé Diallo qui a servi comme chef de village pendant 20 ans avant de céder sa place à Mody doura Souaré de Horéfello. Actuellement Niagalan Comé compte 84 chefs de carrés.

L’élevage et l’agriculture constituent les principales activités économiques  des habitants du village. L’enseignement du saint coran y occupe également une place importante.

Relief accidenté, espace cultivable réduit

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« Nous sommes à 800 m de la frontière avec la Guinée Conakry. L’espace est réduit de l’autre côté. Vers Fongolimbi, le sol est caillouteux, très difficile à exploiter mais riche et favorable à la plantation d’arbres. Il est souvent difficile d’utiliser des machines pour labourer la terre. Les paysans ne disposent pas de matériel agricole adapté à la zone » a témoigné Thierno Abbas Diallo.

La divagation du bétail est un phénomène quasiment maitrisé .Chaque propriétaire de troupeau  surveille son bétail. Des enclos sont prévus pour cela. On les détache le matin et on les conduit vers les aires de pâturage. L’élevage bute sur d’énormes difficultés avec la raréfaction de l’eau et la fréquence des feux de brousse.

Difficile écoulement des produits locaux

« Ici, il commence à pleuvoir dès le mois de mai. Si, l’Etat attend le mois de juillet pour nous donner du matériel agricole, cela ne nous sera pas d’une grande utilité. L’hivernage de cette année ne donne pas bons espoirs. Nous avons également des problèmes pour l’écoulement de produits locaux tels que les mangues, les oranges, le pain de singe et le karité. Si nous pouvions trouver une solution par rapport au tronçon montagneux, caillouteux et rocailleux de la route de Fongolimbi, nous vivrons ici sans problème. Rares sont les chauffeurs qui acceptent de venir à Fongolimbi du fait de l’état de la route » a  souligné Thierno Abbas Diallo, notable à Niagalan Comé.

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D’ailleurs, le groupement Niagalan Gounass vient de bénéficier d’un  soutien de l’Etat pour la construction d’un magasin de collecte et transformation de produits comme le fonio, le pain de singe, les tamarins entre autres.

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