Kédougou : Date de réouverture des diouras repoussée, les orpailleurs craignent le pire

Kédougou : Date de réouverture des diouras repoussée, les orpailleurs craignent le pire

La salle mimi Touré de l’auberge Thomas Sankara de Kédougou a abrité ce lundi 16 février 2015 un CRD spécial sur l’exploitation artisanale de l’or. Les orpailleurs qui pensaient observer ce jour la levée de l’interdiction de l’orpaillage commencent à perdre espoir.

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C’est avec le cœur meurtri que la plus part des acteurs du secteur de l’orpaillage traditionnel sont sortis de la salle de réunion qui a mobilisé un monde fou dans la salle mimi Touré de l’auberge Thomas Sankara de Kédougou. Malgré les interventions, les sollicitations des orpailleurs, l’Etat, notamment le ministère des mines campe encore sur sa position de continuer à réorganiser le secteur avant toute réouverture.

Vers une réouverture planifiée des sites d’orpaillage

« Nous avons fini de confectionner plus de 3800 cartes d’orpailleurs. La carte permet une certaine mobilité dans la commune d’origine de l’orpailleur. Nous allons reprendre la distribution et procéder très prochainement à l’ouverture des diouras d’ici à la fin du mois de février. Nous allons le faire. Nous allons discuter avec les services techniques pour bien planifier cette réouverture. Dans chaque dioura, nous allons voir quelles sont les principales mesures prendre pour rouvrir. Sinon tout ce que nous aurions fait pendant 6 mois   n’aura servi à rien du tout. Nous allons prendre nos précautions sur le plan sanitaire, environnemental et aussi dans la distribution des cartes et voir ce qu’il faut faire ».

Pour la création d’un comptoir d’achat de l’or à Kédougou

Il reviendra à la charge pour manifester sa disponibilité à dialoguer avec les acheteurs d’or en vue de la création d’un comptoir commercial de l’or à Kédougou.

« Le gouvernement tient à ce que le mal dont on parle qu’on puisse complètement l’éradiquer. Nous allons essayer de programmer une rencontre avec les acheteurs d’or pour qu’on puisse ouvrir un comptoir d’achat de l’or à Kédougou. Nous n’avons pas de données fiables sur la quantité d’or produite ici. Le ministère est décidé à vous accompagner sur des projets d’activités génératrices de revenus que nous pourrons financer avec nos fonds sociaux ».

150 tonnes de riz aux orpailleurs pour les soulager

Il a par ailleurs invité les élus locaux à faire preuve d’autorité puisque l’orpaillage était hors de contrôle, c’est pourquoi, l’Etat a pris ses responsabilités en procédant à la fermeture des sites. Conscient des préjudices, l’Etat a offert aux orpailleurs de la région de Kédougou  120 t de riz  et 30 tonnes pour ceux de la région de Tambacounda. Il a été demandé aux chefs de villages de dénoncer ceux qui font cette activité de façon illégale.

Les orpailleurs perdent beaucoup d’espoir sur la démarche prise par l’Etat

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 « Nous ne pouvons plus faire confiance à l’Etat qui repousse à chaque fois les délais de réouverture des sites d’orpaillage. Depuis 6 mois nous attendons, et ce sera pour bientôt le début de l’hivernage. Ici il commence déjà à  pleuvoir en mai. Nous ne pouvons pas travailler dans l’eau. En hivernage, nous devons aller dans les champs. Si l’Etat est content parce qu’il est en train d’assainir le secteur de l’orpailleur, nous ne sommes pas satisfaits car il veut nous maintenir dans nos communes pour exercer le métier d’orpailleur. Nous souhaitons qu’on donne aux orpailleurs des cartes d’itinérance. Pourtant, des fonctionnaires  abandonnent le secteur public pour aller dans le privé, là où il y a de bons salaires. Actuellement, il y a des étrangers qui n’ont pas de cartes et qui sont en train de sillonner nos champs avec des détecteurs. La formalisation au Sénégal ce sont des lourdeurs administratives. Ceux qui n’ont pas de cartes que feront-ils. En voulant trop bien faire, l’Etat risque de créer beaucoup de problèmes dans la région de Kédougou » a fustigé Mamadou Dramé, président de la fédération régionale des orpailleurs de Kédougou.

Des cartes d’orpailleurs ont été remises symboliquement à M Mady Danfakha, maire de la commune de Bembou.

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