Education: Les syndicats d’enseignants marchent dans les rues de Kédougou

Les syndicats les plus représentatifs du secteur de l’Education et de la formation ont marché ce jeudi 1er mars 2018 pour protester contre l’inertie du Gouvernement face à leurs revendications.
Ils sont enseignants, militants du SAEMSS, du CUSEMS, du SELS, du SELS /A, de l’UDEN, du SNELAS / FC et d’autres syndicats à arpenter les rues de la commune de Kédougou à l’image de leurs camarades des autres communes chefs-lieux de régions ou de départements. Brassards rouges, cravates rouges, foulards rouges, de la devanture du lycée Maciré Bâ à la préfecture de Kédougou, les enseignants ont usé de tous les moyens pour que l’opinion publique soit informée sur la situation qui prévaut.
Les enseignants sont dans la rue pour plusieurs raisons à savoir, le non-respect du protocole d’accords signé entre le gouvernement du Sénégal et les syndicats de l’enseignement le 17 février 2014, le non-respect des engagements pris par le gouvernement du Sénégal dans les procès-verbaux signés avec les syndicats de l’enseignement en avril et en mai 2015, la non-mise-à-profit de l’année 2016 – 2017 pour la matérialisation des accords et engagements pris par le gouvernement du Sénégal en dépit de l’accalmie observée par les syndicats, la non-prise en compte par le gouvernement du Sénégal des résultats de l’Etude sur le système de rémunération de la fonction publique qui relève des disparités criardes en défaveur des enseignants, le manque de volonté notoire dont fait montre le gouvernement en ce qui concerne la matérialisation de tous les engagements et le respect des délais souscrits.
Il faut y ajouter les multiples dysfonctionnements notés dans le secteur de l’éducation qui ont pour noms : les effectifs pléthoriques, le déficit d’enseignants, la prolifération des abris provisoires, les redéploiements intempestifs et abusifs d’enseignants, la multiplication des classes multigrades, la persistance des retards de paiement et ponctions illégales des salaires des enseignants. Face à cette situation calamiteuse dans laquelle est plongé le système éducatif sénégalais, le gouvernement a posé certains actes qui ne sont pas du goût des enseignants.
« Considérant certains actes récurrents posés par le gouvernement, relatifs aux simulacres de propositions de relèvement de l’indemnité de logement d’un montant de 6.000 francs CFA, qui est un immense affront à toute la communauté éducative du Sénégal, Considérant les concessions importantes faites par les organisations syndicales depuis la signature du protocole pour l’apaisement du système éducatif sénégalais, Nous, le SAEMSS, le CUSEMS, le SELS, le SELS / A, l’UDEN et le SNELAS/FC, syndicats représentatifs du Sénégal, représentant, parlant et agissant au nom de tous les enseignants du Sénégal, prenons à témoin l’opinion nationale et internationale et exigeons du gouvernement du Sénégal : la matérialisation de tous accords signés avec les syndicats d’enseignants, le démarrage effectif de la dématérialisation de la fonction publique; l’augmentation substantielle et l’alignement de l’indemnité de logement des enseignants; l’ouverture de négociations sérieuses avec les syndicats pour la mise en œuvre des mesures correctives relatives aux iniquités notées dans le système de rémunération des agents de la Fonction publique; la prise de toutes les dispositions utiles pour assurer le respect des accords et engagements pris par le gouvernement, seul gage de stabilité du système éducatif sénégalais » a précisé M Yaya Badji porte-parole des syndicats avant de remettre le mémorandum au chef de l’exécutif départemental. Sans aucun commentaire, M Moustapha Diaw a promis de transmettre le mémorandum à qui de droit. Il faut par ailleurs préciser que le gouvernement du Sénégal a commencé à mettre en exécution ses menaces en procédant à des ponctions sur les salaires. Certains syndicalistes pensent que cette nouvelle donne ne fera qu’endurcir le combat contre le gouvernement. Les effets de ce combat se ressentiront au soir de la présidentielle de 2019.