Dr Bou Fall, Inspecteur d’académie de Kédougou à ZENAGA : « Il ne faut pas démarrer avec n’importe qui …»

Avec un ton franc et sincère, Dr Bou Fall, Inspecteur d’académie de Kédougou a salué à sa juste valeur l’initiative prise par la fondation ZENAGA d’intervenir dans la région de Kédougou non sans donner quelques conseils pratiques qui permettront à ZENAGA de se mettre sur la voie de l’atteinte de ses objectifs.
«Dans nos écoles et établissements scolaires, l’environnement sain est une problématique prise en charge à tous les niveaux. L’Education à la Science et à la vie sociale est un domaine lié à l’éducation environnementale pour former les enfants à croire aux problèmes liés à leur environnement(les problèmes d’insalubrité, les problèmes de populations, de santé…). Malheureusement compte tenu de la modicité des moyens au Sénégal et du manque d’initiatives de certains enseignants, nous avons encore des problèmes. Il faut sortir les élèves des quatre murs pour leur permettre d’appréhender les questions là. L’Education environnementale est une problématique intéressante à examiner. L’autre problématique c’est l’accès à l’énergie, il n’y a pas d’électricité dans nos écoles. Aujourd’hui, dans les lycées, l’orientation c’est de développer les filières scientifiques et technologiques. Nous avons comme instruction de tout faire pour qu’on puisse inverser la tendance. Au moins que 70% des élèves soient orientés vers les filières scientifiques et techniques. A Kédougou, c’est pratiquement le contraire, nous n’avons même pas les 30% orientés vers les filières scientifiques et techniques pour le moment. L’essentiel des élèves est vers les filières littéraires. Nous sommes preneurs d’un partenariat dans ce sens.
Intervenir dans toute la région…
« Il faut aller dans toute la région si possible. Parfois, par rapport à la modicité des moyens, certains partenaires ne veulent intervenir qu’aux environs de Kédougou. Ce qui crée un grand déséquilibre entre les différents départements. Les échanges entre étudiants, c’est aussi important. Des choses intéressantes se font ici malgré la modicité de nos moyens. Une coopération doit être gagnant-gagnant. Comment les gens dans ce milieu austère peuvent arriver à faire des résultats ? Peut-être qu’ils ont développé des stratégies pour faire ces belles choses. Vous pourrez en tirer des leçons et les essayer ailleurs. En tant qu’autorités, nous sommes des organisateurs. Nous pourrons vous donner des indications sur les personnes à contacter, les communautés pour ce que vous pourrez faire avec elles. Si également nos structures pouvaient être soutenues dans le cadre des énergies renouvelables, à travers l’installation de panneaux solaires. Cela contribuerait à la réduction des factures de l’état. Il serait possible de démultiplier ces installations dans les autres services. Nous n’allons pas trop attendre des partenaires ».
Démarrer sûrement…
« Partez avec ce que vous pouvez faire. Nous allons vous encourager et vous accompagner. Si vous réussissez des choses même au niveau micro, cela encouragera les gens à doter votre fondation de plus de moyens. Si très tôt vous embrassez trop, comme le dit le proverbe « Qui embrasse trop, mal étreint ». Il faut être très prudent au Sénégal dans ces genres de situations. Ciblez deux ou trois choses que vous pourrez faire par rapport à vos moyens. Faites le et que ce soit un modèle de réussite. Les autres pourront apprendre par rapport à ça. Ainsi vous pourrez passer à une autre échelle. Il faut également sensibiliser la population par rapport à une certaine façon de faire. Quand on voit des gens venir de l’Europe, on pense qu’ils viennent avec des mallettes et prêts à tout régler. Il faut emmener les gens à faire plus d’efforts pour encourager le partenariat. Il faut faire le diagnostic nécessaire pour avoir des chances de succès. Il ne faut pas démarrer avec n’importe qui. Il ne faut pas démarrer avec une organisation qui va porter du tort à tout le monde. Ce n’est pas une bonne chose ».