Cahiers de vacances : Regards rétrospectifs sur la vie à Kédougou,

M Tama Bindia, enseignant de formation et ex-1er adjoint du maire Moustapha Guirassy de l’équipe sortante se confie à echosdescollines.com
echosdescollines.com s’efforce de retracer l’histoire de Kédougou, un village fondé vers 1825, qui a reçu la visite de voyageurs européens dès 1880 et où les Français ont établi un poste administratif en 1904. Or, les documents écrits intéressant l’histoire de Kédougou sont rares, la plupart ayant été brûlés en 1955 par le Commandant de cercle. Dans ces regards rétrospectifs echosdescollines.com vous replonge au cœur de la vie d’autrefois à Kédougou.
Des bâtiments pour les prisonniers politiques
Je me rappelle bien de Kédougou sous Mady Cissokho, de Kédougou à l’époque où l’on avait de l’électricité que pour 6 ou 8 h de temps. Les lampes éclairaient la commune à partir d’un seul groupe. Je me rappelle des pénitences quand des bâtiments étaient érigés pour les prisonniers politiques. C’était un peu diabolisé à l ‘époque.les projecteurs éclairaient pour Kédougou. En tant qu’enfant vers 18 h ou 19 h personne n’osait trainer près de cette pénitence. Ce sont de vieux souvenirs.
Quand au moment du 4 avril, les élèves sortaient pour chanter l’hymne national. Pour ces occasions, on chantait Kédougou en marche, le Sénégal en marche .Je me rappelle bien que c’est Kédougou qui était en train d’avancer.
Je me rappelle bien que Kédougou commençait à se construire, les quartiers qui étaient là le Dandé-Mayo, la mosquée, le Dalaba. On voyait aussi des quartiers qui émergeaient, des fonctionnaires qui arrivaient jusqu’au moment où Kédougou a eu des responsables politiques au niveau national. Je pense à Mady Cissokho et Mamba Guirassy qui ont désenclavé la région.
Les élèves marchaient à pieds de Kédougou à Tambacounda…
Je me rappelle qu’en allant au lycée à Tambacounda, nous passions deux jours sur la route entre Kédougou et Tambacounda. La route était très mauvaise. Il fallait être très courageux, des enfants de 12 ou 13 ans qui passaient la nuit en pleine brousse. C’était difficile à supporter. Mais quand cette route a été ouverte, je me rappelle bien en 1995, c’était pour moi un Kédougou qui s’ouvrait.
Il y avait peu de marchands à Kédougou
Kédougou était aussi en train de recevoir des écoles .Un peu partout des collèges poussaient .Aujourd’hui, Kédougou garde toute sa jeunesse. Nous, à notre temps, la jeunesse était à l’école ou dans les champs. Ceux qui étaient à l’école ne revenaient pas pendant toute l’année scolaire à Saint louis ou à Tambacounda.Aujourd’hui, la jeunesse reste à Kédougou jusqu’en terminale.
Je me rappelle bien vers les années 1970, il y avait peu de marchands, le commerce n’était aussi pas bien développé. On notait beaucoup de pénurie d’eau de sucre, de pénurie de riz. Aujourd’hui tout a changé.
Il n’y avait pas de divergences politiques si fortes…
« Je regrette ce Kédougou qui était unie. La jeunesse était unie, une jeunesse qui était là qui parlait de la même voix. il n’y avait pas cette divergence politique si forte, si puissante qu’on observe aujourd’hui. Les gens n’avaient pas découvert l’intérêt de la politique .Il n’y avait qu’un ou deux dirigeants qui étaient là et qui émergeaient au dessus de la population La pop obéissait parce que des responsables avaient des répondants au niveau national. »